1ères Rencontres Vocales

1ères RENCONTRES VOCALES DE LA VALLÉE DE LA LEMANCE

 STABAT MATER DE PERGOLESE

Ces premières Rencontres d’art vocal sont nées de la volonté de réunir des musiciens professionnels venant de toute la France et des chanteurs de la vallée de la Lémance.

Le « Stabat Mater » de Pergolèse et le « Laudate Dominum » de Mozart, œuvres majeures du répertoire sacré, ont été choisies pour réunir tous ces interprètes et nous faire partager leur passion du chant.

Ils traduisent ainsi l’esprit de ces Rencontres : faire de la vallée de la Lémance un lieu privilégié de pratiques artistiques et de rendez-vous répétés avec un public que l’on espère fidèle et de plus en plus nombreux.

Gérard Dupoirier

Jean-Baptiste Pergolèse
Jean-Baptiste Pergolèse est né le 4 janvier 1710 à Jési dans la province des Marches en Italie. Il est mort le 17 mars 1736 au monastère de Pouzzoles près de Naples. Il fut envoyé dès l’âge de douze ans, très certainement grâce à un mécène, au célèbre conservatoire napolitain de «dei poveri di Gesù Cristo ». Parmi les maîtres de ce conservatoire il faut noter les noms de Gaetano Greco, Leonardo Vinci et Franscesco Durante. À la fin de ses études, lorsque Pergolèse a vingt et un ans, il se fait remarquer par son « chef d’œuvre » la «Conversione di San Gugliemo d’Aquitania » qui révèle ses capacités d’invention mélodique et lyrique. Le succès est tel qu’il reçoit ses premières commandes, en particulier d’opéras. L’année suivante, en 1732, la ville de Naples est secouée par un violent séisme. Les services religieux de supplication et de pénitence ont lieu dans de nombreuses églises. À cette occasion Pergolèse compose une messe solennelle d’une richesse harmonique exceptionnelle, à dix voix, double chœur, deux orchestres et deux orgues. Dès lors, sa carrière de musicien est assurée. Il travaille pour l’impératrice d’Autriche, pour Charles III de Bourbon, pour les rois d’Espagne et la cour impériale de Vienne. L’œuvre de Pergolèse est à la fois profane et religieuse, instrumentale et vocale. Elle préfigure ce que sera la musique de Mozart dans les domaines lyrique et sacré.

Le « Stabat Mater »
Quelques mois avant de mourir, à vingt-six ans, Pergolèse compose deux œuvres imprégnées d’une religiosité intime, le «Salve Regina » et le « Stabat Mater ».
Le «Stabat Mater » est une œuvre pour deux voix, soprano et alto et un ensemble à cordes comprenant alto et basse continue. L’écriture musicale du «Stabat Mater » vise, par l’émotion simple, à l’Extase. Là où le texte de la liturgie du XIIIème siècle impose une atmosphère uniformément douloureuse, Pergolèse se distingue par des nuances d’un pathétique tendre et douloureux. Il exalte le chant, se sert de la palette des cordes pour traduire la tragédie sacrée. L’œuvre, avec son alternance d’arias et de duos, est une succession de pièces lentes et rapides. Le style bouffe de l’opéra italien et celui plus sévère de la musique religieuse s’y entremêlent pour créer une vive émotion qui transpose la tragédie sacrée en tragédie humaine. Mais, cette théâtralisation de la douleur est aussi celle de Pergolèse qui se sait condamné et qui attend la mort avec l’anxieuse fébrilité d’achever son œuvre.